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Je suis un grand lecteur. Qui, travaillant auparavant en librairie et en diffusion, ne payait que rarement ses livres. Et commandait des livres anglophones chez Amazon.ca. Livraison en 2/3 jours.
Ces temps-ci, je reçois des allocations de chômage. Impensable de payer mes livres au plein prix, j’en lis au moins deux par semaine. Solution ? Je commande chez Amazon. Exemple : j’aime beaucoup Emmanuel Carrère. Je n’ai pas lu son dernier titre, D’autres vies que la mienne. J’aimerais, comme ancien libraire, aller encourager des amis, des gens qui luttent, en qui je crois, je l’ai toujours fait auparavant.
Mais le livre se vend 34,95 $ CA. Trop cher pour mes moyens du moment. Solution ? Amazon !  30,59 $ CA. Et par un de leurs marchands « marketplace » : 24,94 $ CA. Que pensez-vous que je fasse, considérant ma situation actuelle ?
WallMart et Costco sont souvent critiqués. Facile de manger bio, de favoriser le petit commerçant local, de fréquenter les boutiques chics, les restos à la mode, le marché Jean Talon et la fromagerie Hamel quand votre budget a une certaine latitude. Mais pour les gens en difficulté, WallMart, Costco, c’est un passage obligé pour boucler les fins de mois. Et Amazon, dans mon cas, est aussi un passage obligé, si je ne veux pas sombrer dans les séries-télé (ce qui serait facile tant certaines sont de grande qualité…).
Amazon société canadienne ? Toutes les associations de libraires et d’écrivains contestent sa pleine implantation au Canada. C’est une position que je peux facilement comprendre. Mais, dans le fond, que ferait de plus Amazon que ce qu’ils font déjà ? Ils ont habilement détourné le problème de l’entreposage local et livrent en deux ou trois jours depuis les États-Unis, le tout sans droits de douane, ce qui est loin d’être le cas si vous commandez chez Amazon France ou à la FNAC !
Je ne suis pas sûr qu’un entrepôt Amazon fasse progresser leur chiffre de vente livres. Nous sommes un peu paranos (non sans raison) dans le monde du livre, nous ramenons souvent  tout à nous.

L’explication d’un Amazon Canada se trouvent peut-être  ailleurs. Regardez le site américain. En dehors des livres, des disques, des DVD, que vendent-ils ? Des ordinateurs, des télévisions, des appareils photos, des meubles, des laveuses-sécheuses, des articles de jardin, des jouets, des bijoux, des souliers, des articles de sports, des outils, des bicyclettes, des pneus et des batteries pour autos. Il y a un point commun entre tous ces produits disparates. Ils sont TOUS accompagnés d’une garantie. D’une garantie valable qu’aux États-Unis. En devenant compagnie canadienne dûment enregistrée, Amazon pourrait vendre ces mêmes articles avec une garantie CANADIENNE.
Ils proposent déjà une mince partie de ces articles, à l’intérieur de leur système actuel. En fait, ils tiennent les articles dont la garantie s’applique aux deux pays.
En pouvant étendre au Canada ce qu’offre le site de Seattle, c’est 75% de leur catalogue principal qui devient disponible  et ceux qui sont menacés s’appellent alors Future Shop, Canadian Tire, LLLozeau, Sports Experts, La Baie, etc.

Le livre ? Le mal est déjà fait. Seule une loi du prix unique pourrait arrêter les dégâts…pour le livre papier.
Pour les fichiers numériques, peut-on installer un prix unique, et ce, même si ces fichiers son INITIALEMENT hébergés au Québec ?

Y a -t-il un juriste spécialisé dans la salle ?

Jf Chetelat