Mon nouveau travail m’a forcé de laisser ce blogue comme un chien sur le bord d’une route pendant les vacances d’été. Et si la courbe d’apprentissage a été raide, j’entrevois les prochains temps avec plus de confiance et de calme. Sans abandonner ma nouvelle passion, le XML(!), je retrouve du temps pour les réseaux sociaux, la musique, le cinéma, la photo, les séries télé. Je retrouve du temps pour Robert que j’ai délaissé quelque peu. Je prépare aussi des expositions, car ma « peintresse » de conjointe est en pleine ébullition, et je me dois de surveiller  l’autocuiseur! Elle me fait peur parfois, armée de son pinceau et de sa palette noire et bleu d’où naissent des formes que Rorschach lui-même se serait empressé d’emprunter.

Ainsi, ce 30 pouces par 44 pouces sorti d’un trou noir, ou plus prosaïquement des tables d’autopsie de NCIS ou de Bones..

La palette est maîtrisée, le geste est sûr et le résultat final provoque un certain malaise, comme ces toiles
de boeufs écorchés de Chaïm Soutine ou ces corps distordus chez Francis Bacon. Nous voici
ici dans les zones les plus sombres et les moins explorées de l’esprit humain. D’une palette
proche du noyau d’origine naît un monde post big-bang où chacun y voit ce qu’il a à y voir.
Les oeuvres de Sylvie Vigeant ne sont pas faciles, elles provoquent, choquent, dérangent, mais
on y revient sans cesse parce que l’on sent que sont posées là les vraies questions.
La cote de Sylvie V monte, il est encore temps d’acheter ses oeuvres à des prix raisonnables.

Sylvie Vigeant

  • En exposition collective du 29 au 31 mai 2010 au Pavillon du Parc St-Viateur à Outremont.
  • En exposition collective à l’Atelier du Geste, au 12, rue Maguire, à Montréal, du 3 juin au 13 juin 2010
  • En vitrine au restaurant PucaPuca, 5400, boulevard St-Laurent, Montréal, du 2 au 14 juin 2010

QUÉBEC NUMÉRIQUE

Le livre numérique au Québec, dans une moindre mesure, et en France de manière plus prononcée, me laisse perplexe. Je ne parlerai ici que de ce que je connais, le Québec.Toujours des discours, quelques actions – François Bon, René Audet, Gilles Herman ( bravo De Marque et Mirego pour la Hutte, une VRAIE bonne idée), mais je sens et vois trop de tiraillements, trop d’intérêts personnels, trop de peurs ( on peut comprendre) et je vois surtout l’absence quasi totale de projet unique, de projet mobilisateur qui nous placerait parmi les leaders inventifs du domaine. Nous avons les talents, les idées, nous avons aussi, si nous le voulons, les capitaux, mais de grâce, cessons nos querelles de clocher et nos babouneries. Plus que jamais, le chacun-pour-soi n’a pas lieu d’être. Fédérons-nous! ( ce sont mes restants suisses qui parlent). Cessons nos expériences forcément réductrices, chacun de son côté. Créons un organisme. Que les grincheux cessent de grincher, que les individualistes cessent de croire qu’ils réinventent la physique des plasmas collisionnels. La chose la plus triste, en ce qui me concerne, serait que Robert réussisse au-delà de nos espérances les plus folles, sans que, en tant que groupe social, nous en percevions tous les bénéfices. Car je peux sans retenue dire que les auteurs se bousculent au portillon. Et pas des moindres…Ça sent la désertion. Je vous prédis que d’ici la fin de l’année, une offre d’achat de plusieurs millions nous sera faite. Elle ne viendra pas de ce côté-ci de la frontière. Mais est-ce bien ce que nous voulons ? Est-ce bien ce que Laurent Rabatel et moi-même voulons? Tout est en jeu : les distributeurs, les éditeurs, les libraires, les associations qui les représentent, les gouvernements, les formats, les supports, les métadonnées (ah, mon cher Onix, ton 3.0 me tend les bras!), les auteurs, les textes.
Comme éditeur essentiellement numérique, accompagnés de nos auteurs 2.0 et de leurs textes gonflés à l’azote, RobertNeVeutPasLire a le pouvoir de s’enfuir avec la caisse. Est-ce bien ce que nous voulons ? Est-ce bien ça le bonheur? Le pouvoir, le fric, la béhème , seul, dans son coin? Peut-être. Mais de tout temps, je m’en suis fait une autre idée, une idée plus collective. Une idée plus hédoniste. Éloge d’une certaine lenteur. Je ne suis pas le premier.

EL SECRETO EN SOS OJOS

Lenteur déléctable de ces deux heures et sept minutes passées à regarder le film argentin El Secreto en sos ojos ( dans tes yeux).
Il y a tout dans les yeux. L’identité d’un meurtrier. L’amour infini. L’amour qui hésite. Le désir.
Pour qui sait regarder, il y a l’autre tel qu’il est. Ce n’est pas le regard des autres qui nous construit, c’est nous-même qui nous nous construisons en puisant dans le regard des autres.

Et le film est ABSOLUMENT à voir pour une scène d’interrogatoire qui fait peur, non par sa violence physique, mais par sa violence psychologique. Tout est dans les yeux. Même quand ces derniers reluquent un décolleté.
Version espagnole, sous-titrée fr . Oscar du meilleur film étranger 2010.

ANNA TERNHEIM et « TROIS BLONDES »

Le bonheur tel que je le conçois, et je vous casse les oreilles depuis longtemps, c’est bien sûr Anna Ternheim. Cette grande blonde suédoise m’emmène sur des pistes peu balisées. Après avoir décortiqué chacune de ses chansons et surtout les versions dites « naked » ( non disponibles au Canada/Usa sur ITunes mais disponibles où vous voudrez …), établi chaque tablature ( j’ai même acheté une nouvelle guitare pour ça!), je me suis attardé aux textes et me suis aperçu qu’ils étaient très travaillés. Tellement travaillés qu’en bon Perecien, j’ai décidé d’en faire la trame d’un roman (?) qui avance bien plus que je m’accorde à le dire. Chaque chanson ( j’ai fait un choix) est un chapitre et chaque chapitre doit de conformer à ce qui est dit dans le texte de la chanson, le tout en accord avec le plan initial que je me suis imposé. Il va me rester à étoffer l’affaire, produire quatre ou cinq textes démos, la contacter et Trois Blondes (c’est le titre de cet OVNI) aura vu le jour avant que la nuit ne s’éteigne….( c’est pour le décalage avec Stockholm…). Ah ,détail, je dois aussi m’entendre avec Kirsten Dunst et Bracha Van Doesburgh… Ça va être plus facile avec Anna. Elle a appris son français pendant trois ans, en Suisse.

No, I don’t rememberMy secret
What brought us to this
What places we blindly passed
What turns we missed
When things really mattered
And we really cared
Simply being was easy
Just having you there

I was on a downslide, wasting my days
Then I met you and came to such a lovely place
We laughed and cried our way through
The days and nights
The weeks and months
And all the seasons ups and downs

Remind me of how I used to feel
Remind me of who I used to be
Back when nothing could come between us
Back when that thought would never leave us

©Anna  Ternheim

© Jeff C

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commentaires
  1. Leroy dit :

    Pourquoi dois-tu t’entendre avec qui que ce soit? Tu t’inspires de leur « oeuvre », tu vas pas leur demander si t’as la permission de t’en inspirer quand même. Y a pas non plus de problème à citer l’auteur originel, à le paraphraser… même à réutiliser les titres de chansons pour faire des noms de chapitre. Pink Floyd n’a pas les droits sur le titre « Wish you were here », tu peux ben appeler ton livre comme ça si tu veux…

    Qu’est-ce qui m’échappe? Ah pis c’est lundi…

    • Jf Chetelat dit :

      C’est plus que de l’inspiration, c’est une collaboration que je recherche, qui profitera à l’artiste ( qui n’est quand même pas Madonna en terme de célébrité ) .
      Pour le reste, quand on implique des célébrités dans des scènes et qu’on se doit de citer des aspects de leurs vies privées, ç’est plus délicat.
      Saw those sexy bitch tonite. Amazed, amused, and interested by a collaboration which remains to define. We were not alone. Two producers, a girl with a vaporous « negligé »… lines of coke on the table.
      I took the champagne.
      Matière à un beau beau chapitre.
      ( Little lies )

  2. F dit :

    tu me fais peur avec ton « créons un organisme » – me semble que la force du web c’est justement de pouvoir se passer de hiérarchies et de structures – par contre, qu’il y ait des trucs concrets à faire pour proposer réciproquement nos catalogues, faire tourner les infos, casser encore et encore les frontières alors là oui… et on peut y rêver assez vite, comme prendre 1 texte Robert dans catalogue publienet et réciproquement, rien que pour bouger les cartes… à ta santé, cher blondinet…

    • Jf Chetelat dit :

      Organisme au sens biologique, pas au sens bureaucratique et organisationnel, tu sais combien je déteste ça.Quelque chose de vivant. Pluricellulaire.Plus que l’immobilisme, c’est l’individualisme qui m’assomme. L’absence de projets communs, les querelles intestines entre gens pourtant talentueux, les magouilles par derrière et les sourires par devant. Je n’ai pas été élevé comme ça, mes parents avaient trop à faire pour faire vivre une petite famille, c’était pas le temps des civilités.
      En fait, j’en appelle au regroupement des forces vives. Mais je suis aussi prêt à boire un petit chablis bien vieilli avec les amis qui veulent brasser des cartes. Suis-je trop vieux, trop idéaliste, ô honorable contemporain ?
      S’il me reste les blondes du Nord, je saurai survivre…

      Jf

      Je dois te parler absolument de certaines versions présentes sur le CD que tu m’as passé. Dont ces fameux démos. Mais pas ici. Objet d’un article sur ce blogue.

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