Le site Les Traceurs de Tout, un blog consacré à la critique littéraire d’oeuvres numériques inédites et aux sorties au format numérique de livres papier (ce sont eux qui le disent), traite d’Édouard Bond et du roman-feuilleton qu’il publie chez nous, J’irai me crosser sur vos tombes. Édouard, qui vient de nous envoyer son dernier chapitre, nous permet de croire qu’il existe encore des auteurs pour qui le mode feuilleton est stimulant.

«Je suis un écrivain de l’urgence», répète-t-il souvent ! J’irai me crosser sur vos tombes sera COMPLET, d’ici deux ou trois jours. Étrange que les Traceurs de Tout se soient jetés sur une oeuvre non terminée, mais nous le recevons comme un compliment. Peut-être ont-ils été alertés par le buzz, par une certaine urgence à découvrir ces lieux souterrains. Et leur curiosité envers cet OVNI nous épate.
Quoi qu’il en soit, notre Édouard s’en sort avec les honneurs. Le caractère totalement déjanté de ce texte y est justement souligné, bien que l’ambiance gore et glauque aurait mérité une analyse plus profonde. Car Édouard Bond, c’est un univers d’une violence extrême, presque cartoonesque – en ce sens, j’y vois un parallèle à faire avec le monde de Quentin Tarantino – et c’est aussi et surtout un style, un ton, une écriture. On comprend volontiers que la critique mette un bémol sur ce sujet, on imagine facilement le lecteur français quelque peu… désemparé devant une telle débauche langagière. Toutefois, avoir à portée de main le Dictionnaire de la Parlure Québécoise est un conseil peu judicieux tant la langue d’Édouard Bond est à des années-lumière d’un joual issu des Chroniques du Plateau Mont-Royal. Sa modernité réside dans la manière dont se côtoient «un français» joualisé version 2.0, un vocabulaire né d’une pratique assidue des réseaux sociaux et un anglo-américain omniprésent qui fera frémir les puristes, mais enchantera les amateurs éclairés. Il y a de la musique dans ces phrases rythmées, ces envolées finissant dans le rouge sang.
Chez Robert, nous avons été immédiatement conquis par Édouard Bond. Il est celui qui a fait que cette maison publie maintenant des oeuvres plus musclées, plus audacieuses. Tel un Lao-Tseu du Plateau, il nous a montré la voie. Nous détestons le politically correct et ses dérives d’accommodements de tout genre. Notre programme à venir est constitué de textes forts, qu’ils soient envolées poétiques, journaux très intimes ou polars décapants. Nous avons découvert, au fur et à mesure de cette aventure éditoriale, que nous aimions les histoires sombres, très sombres.
L’article des Traceurs de Tout termine en disant «Tout le monde n’aimera pas». Ils ont raison.
Tant mieux. Les « Tout le Monde qui en parle, qui ont des droits, qui devraient porter un casque pour marcher », tous ceux qui font qu’on s’en suce…quand on les voit, on change de trottoir.

Jf Chetelat

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commentaires
  1. Leroy dit :

    hehe je l’ai acheté la semaine dernière et je demandais justement à Bond quand est-ce qu’il finirait le 10e chapitre, j’ai maintenant la réponse! 🙂

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